Visite du Musée de la Police Accueillis par Emmanuelle BROUX, dans les locaux du Commissariat de 5ème arrondissement, nous sommes pris aussitôt en charge par Mr LAGANIER, agent du musée. Devant le plan de Paris, étonnamment orienté « est-ouest », et non « nord-sud », il nous explique que cela correspondait à l’orientation des églises, à l’époque où la religion avait la main mise sur le pouvoir. Ce n’est que, pendant le règne de François 1er, que l’état décide que les registres paroissiaux ne seraient plus en Latin, mais en Français (Ordonnance de Villers-Cotterêt-1539) et que l’on change l’orientation des cartes, signe du pouvoir de l’état sur l’église. Non sans beaucoup d’humour, devinettes et autres commentaires, Mr Laganier nous montre les dessous cachés d’une gravure représentant l’assassinat d’Henri IV, et le registre de levée d’écrou du son assassin, Ravaillac, en 1510. Parmi les devinettes : d’où viennent les 3 couleurs du drapeau français ? Le savez-vous ? Le bleu : représente la couleur de l’eau (la Seine) car Paris était un grand port de commerce, avec la corporation des « Nautes » (marchands de l’eau). C’est aussi «l’ azur » du ciel et la couleur royale au temps de Charlemagne. Le blanc : représente la pureté (druides habillés de blanc), l’ordre divin, il symbolise le Royaume, le pouvoir du Roi venant de la main de Dieu. Le rouge : c’est la couleur de l’oriflamme qui était à l’origine de la bannière de l’Abbaye de St Denis. Ce dernier amena le Christianisme à Paris, mais l’Empereur Domitien (à Rome) ordonna son exécution, vers 250. Il fût décapité à mi hauteur de la butte Montmartre. Selon la légende, il se releva, ramassa sa tête, et alla jusqu’à la ville actuelle de St Denis. Sainte Geneviève fit érigé une abbaye à cet emplacement au Vème siècle. C’est de la couleur bleue, que seront issus les premiers uniformes du corps de la police et de la gendarmerie. Nous avons traversé doucement l’histoire de France, à travers, les manuscrits, portraits, mannequins, affiches, pour en arriver au 20ème siècle. On découvre les anciens « tueurs en série » tel que Landru (11 personnes au moins à son palmarès) et Le Dr Petiot, escroc, et revendiquant 63 meurtres (27 seulement de prouvés). Ce sont alors les débuts de la Police scientifique (pour ceux qui aiment la série américaine « les experts »). Dès 1815 sont écrits, des traités de médecine légale, d’anthropométrie criminelle, et la photographie judiciaire (portrait robot) créée par Alphonse Bertillon. C’est d’ailleurs lui qui apportera en France la recherche par les empreintes digitales en 1902. Deux heures insuffisantes pour découvrir, tout ce que recèle ce musée à l’initiative, en 1909, du Préfet Louis Lépine, rendu célèbre pars le concours des inventeurs éponyme. Pour la petite histoire, c’est grâce à la Préfecture de Police que nous devons encore d’avoir la Vénus de Milo. Lors des évènements de la Commune en 1871, la Vénus fut placée dans un caisson en bois. Dans les sous-sols de la préfecture on fit creuser un caveau assez grand, dans lequel fût mis le caisson, que l’on entoura du plus grand nombre possible de registres. Cette cachette une fois murée et invisible, fût le seul endroit qui résista à l’incendie de tous les bâtiments. C’est ainsi, que seulement 445 cartons et 433 registres, se retrouvent sous le musée dans les archives et la Vénus de Milo au Louvre. Nous espérons avoir un peu plus de monde, lors de notre prochaine sortie, nous n’étions que quatre locataires sur 15 personnes. Geneviève Broux